La première fois que Claire (de JAVVA) m’a parlé du projet MediAfrica, je me suis dit « Cool… Les médias ? J’aime ! L’Afrique ? … Pourquoi pas ? » Un territoire inconnu pour moi, je n’y ai jamais mis les pieds et le continent ne m’avait pas intéressé tant que ça auparavant. Mais c’était le moment de changer ça, j’étais partie pour A Whole New World (copyright Disney). L’idée me plaisait particulièrement car je n’avais jamais participé à un projets qui rassemblaient ainsi plusieurs associations.
MediAfrica c’est un projet qui s’étend sur deux ans. Notre but? Déconstruire les stéréotypes sur l’Afrique, sur le volontariat, et relancer le volontariat vers l’Afrique, le tout grâce aux médias. Oui, rien que ça, mais on y croit et on a bien raison. On veut en finir avec l’image de l’Européen qui part sauver l’Afrique. J’avoue, je pensais un peu comme vous avant, « oui, oui, c’est bien gentil tout ça, mais on ne va pas vraiment être CAPABLE de faire changer la vision des gens, faut pas déconner« . Mais l’idée me plaisait et si j’arrête de croire au changement, j’arrête de vivre.
Me voilà donc avec Claire, prête à prendre l’avion pour… la France ?? Et oui… la première partie du projet se déroule dans la petite bourgade de Montendre, en Charente-Maritime. Cette semaine est consacrée à se former en médias. Une semaine très chargée, on n’arrête pas une seconde, mais on n’arrête pas d’apprendre et de produire du contenu et ça, c’est gratifiant. C’est aussi une semaine chargée de belles rencontres. Contrairement aux rencontres faites sur un projet de volontariat, il s’agit de rencontres avec des personnes qui sont engagées le milieu associatif (la plupart y travaillent). Comme les associations font partie d’un même réseau, certaines des personnes présentes se connaissent, se sont déjà rencontrées ou ont entendu parler de l’une de l’autre. Ça donne
une dynamique particulière, même pour le reste du groupe. On représente tous les mêmes valeurs, par conséquent, on est tous liés et la bonne entente est instantanée, on passe notre temps à échanger conseils et idées. Cette connexion est d’autant plus intéressante que le groupe est complètement international : pour une vingtaine de participant, nous avons 6 pays européens et 3 pays africains représentés ! On nous informe que MediAfrica débutera sa campagne l’an prochain et que la base de sa campagne sera un webdocumentaire. Chacun d’entre nous choisi un projet audio ou audiovisuel qui fera partie de ce webdocumentaire. Je pars avec l’idée d’interviewer des volontaires partis en Afrique.
Un mois plus tard, nous voilà à nouveau à l’aéroport. Direction la Tanzanie pour un séminaire sur la déconstruction des stéréotypes ! Ça y est, ce n’est plus possible de reculer. J’avoue, il n’y a qu’une chose à laquelle je pense : les araignées. C’est souvent l’idée des araignées qui m’empêche d’aller vers le sud… Bon, on n’y pense plus, on fonce. Enfin, « on fonce »… Il nous faudra tout de même 17 heures pour arriver sur place… Après une petite visite de Dar es Salaam, on « fonce » (8h de route) vers Dodoma, la capitale, dans le centre du pays. C’est dans un hôtel qu’a lieu le séminaire. On y retrouve plusieurs participants de la formation en France, mais aussi de nouveaux arrivants qui n’avaient pas pu se rendre là-bas. Durant une semaine, on explore les différentes pistes pour identifier et déconstruire les stéréotypes vis-à-vis du volontariat et de l’Afrique. Tous les jours, on continue à travailler sur notre projet audio(visuel) avec les formateurs que nous avions en France. Je me rends compte que je ne me sens pas bien dans mon projet. Il manque de fantaisie, de fiction, de… moi ! J’en parle avec les formateurs. Je m’attends à ce qu’ils soient déçus mais j’ai l’impression qu’ils n’attendaient que ça pour proposer l’idée d’un mockumentary. Je n’en dis pas plus, il faudra le voir quand il sortira ! On me prévient que ce sera difficile, mais je suis enfin enthousiasmée par mon projet, et ça, ça n’a pas de prix ! Avant de retourner sur ledit vieux continent, je m’offre un safari avec Claire et deux autres participantes ! De quoi terminer la semaine en beauté !
MediAfrica est pour moi « the next step » après avoir fait du volontariat. Je n’avais jamais pensé au fait que JAVVA et les autres associations faisaient partie d’un réseau. Ça m’a permis de donner une dimension bien plus globale aux projets auxquels je participe. Je vois maintenant le volontariat du point de vue des associations et non du volontaire, ce qui lui donne une importance au niveau international plus qu’au niveau personnel.
Et pourquoi je crois en MediAfrica ? Parce que ce projet est porté par des gens totalements différents mais qui ensemble forme un collectif talentueux, créatif et engagé mais aussi parce que ces gens ont les moyens, de par leur réseau international, de faire entendre leur voix.