Le contexte dans lequel j’étais lorsque j’ai pensé faire un projet de volontariat est difficile à décrire en quelques lignes. J’étais dans l’incertitude quant à ce que je « voulais faire de ma vie ». Auparavant j’avais quitté un boulot de professeur de morale et j’avais décidé de faire le pèlerinage de Compostelle durant 3 mois afin d’éclaircir mes idées. J’en revenais avec autant d’incertitudes, si ce n’est que je voulais voyager. Je cherchais alors à gauche à droite un emploi à l’étranger, peu importe où, sans succès. Un de mes amis vivait à Hanoi et m’avait parlé du Vietnam. Une personne de ma famille m’en avait déjà parlé également et la première personne rencontrée durant mon pèlerinage avait vécu là-bas il y a bien longtemps.
Je gardais ça dans un coin de ma tête sans y penser plus lorsque j’ai découvert JAVVA lors d’une journée d’informations du travail à l’étranger à Bruxelles. J’ai alors parcouru quelques semaines plus tard le site internet et j’ai choisi un workcamp à Ho Chi Minh Ville et un volontariat moyen terme à Hanoi. Dans les deux cas, il s’agissait d’enseigner le français : dans un centre de langues pour des gens de tout âge à HCMV, et comme assistant d’une prof de français dans une école de langue à Hanoi.
– Les débuts furent difficiles, en raison du climat, de la barrière de la langue, du bruit, des odeurs, du rythme de vie. Je me sentais oppressé et je me demandais par moment ce que je faisais là. Néanmoins, une fois mes marques prises, j’ai pu apprécier ce qui avant me semblait difficile. Le contact avec les gens, le mouvement de la ville, ses bruits et ses odeurs, sa nourriture. Que ce soit HCMV ou Hanoi, il y a une vitalité époustouflante. J’ai une préférence pour Hanoi qui allie selon moi sérénité et folie, vitesse et tranquillité… Tout ça me manque aujourd’hui.
– Concernant plus précisément mon volontariat, j’ai découvert à quel point j’aimais l’éducation, le rapport avec les jeunes et les enfants. Donner de son énergie pour faire apprendre une langue à des enfants fut une des choses les plus gratifiante que j’aie pu vivre.
– Depuis mon retour j’ai d’abord cherché des postes vacants dans l’enseignement, pour finalement me replier sur un emploi simplement alimentaire, de manière temporaire je l’espère. Dire que ce voyage, tout comme mon pèlerinage, m’aurait éclairci soudainement sur ce que je « veux faire de ma vie », serait faux. Je suis toujours dans le doute, et c’est probablement la question qui est mal posée. Néanmoins, je sais que des plis précieux de mon existence se sont formés en moi et que je ne serais pas le même sans cela. Je suis dans une période de transition. Je garde toujours en moi les vibrations de ce voyage et je sais qu’elles pourront encore agir plus tard.