Depuis l’adolescence j’entretenais un désir de voyager, pour autant le voyage en lui-même ne m’intéressait que très peu s’il n’était pas accompagné d’échanges, d’actions, d’un sentiment d’être utile et d’avoir amené et apporté quelque chose. Une cousine un peu éloignée était connue dans la famille pour être toujours embarquée dans des projets, un peu partout dans le monde, souvent du bénévolat et parfois des boulots légèrement rémunérés. Même lorsqu’elle revenait, elle était déjà repartie. On peut dire qu’elle m’a donné très envie de faire la même chose. J’ai commencé mes recherches vers 15 ans, mais je savais bien que je ne me sentais absolument pas capable de faire ça à cet âge-là. Alors je me suis engagée bénévolement à la Croix-Rouge de mon village, puis à l’hôpital St-Luc pour quelques semaines. A force de temps, de maturation, de patience, et de beaucoup de recherches pour trouver la formule qui me conviendrait j’ai, à 20 ans, enfin fait le pas !
Ma maman et moi avions entendu parlé de JAVVA lors d’un salon des études, pendant une longue période de perdition académique et d’errance personnelle, et mon cerveau avait semblé s’accrocher à ce mot, c’est d’ailleurs la seule chose que j’ai gardé de ce salon des études, comme quoi le temps efface bien les données inutiles.
J’ai aussi fait la découverte d’autres organismes qui organisent des partenariats et des projets internationaux et c’est d’abord avec une autre organisation que j’ai fait mes deux premiers projets en été. L’année suivante j’ai continué avec JAVVA, et l’année d’après aussi et je continuerai cette année très probablement.
Au début, c’était très difficile. Je n’avais pas l’habitude d’être en mouvement physiquement, d’avoir des journées très remplies, de parler à des gens pour qui l’anglais n’est pas forcément maîtrisé. J’ai dû mordre sur ma chique un peu plus tous les jours. Tous les projets que j’ai pu faire m’ont demandé énormément d’investissement et de courage parce que, de par mon vécu j’ai beaucoup de difficultés physiques et psychologiques, mais à chaque fois c’est un petit peu plus simple que la fois précédente et surtout à chaque fois je suis fière de ce que j’ai pu donner, même si je n’étais pas la bénévole parfaite, et je sais que j’ai fait un pas de plus vers un moi amélioré, un moi plus forte et ancrée. On ne peut pas passer par ce genre de projets sans repartir avec un enrichissement, et c’est sans compter les rencontres multiples et diverses. Parfois on ne se comprend pas, parfois il y a un choc des cultures et puis parfois on découvre une personne qui résonne en nous. On ne garde pas forcément contacte avec tout le monde, c’est vraiment une initiative personnelle (comme on dit « loin des yeux, loin du cœur » ce qui ne veut pas dire que tout pour autant disparaît).
L’année dernière je suis partie au Portugal. Nous étions un joli groupe bien varié, avec même une jeune venu tout droit du Mexique ! Ce projet avait la particularité de vouloir en plus de promouvoir l’environnement (et donc de « travailler »), nous faire découvrir la culture portugaise. Ainsi, plusieurs jours des deux semaines ont été consacrés à des visites de Lisbonne et ses environs, de découvertes culinaires (portugaises et autres car chaque soir un nouveau pays se présentait dans nos assiettes), de temps de repos à la plage et de fêtes (une nuit à Lisbonne je le recommande vivement !). Le travail était certes éprouvant et un brin redondant, nous devions ramasser des déchets (surtout les mégots de cigarette, mais en principe tous ce qu’on trouvait) soit à la plage soit dans un quartier de cité de Lisbonne. Je crois qu’on a tous retenu que c’est par de petits gestes qu’on peut changer notre environnement (marcher jusqu’à la poubelle plutôt que de jeter par terre par exemple) et réellement depuis ce projet là, je ne pense plus jamais « c’est pas ça qui fera la différence » parce que en fait oui ça fait la différence (débrancher les prises, éteindre les lampes, chauffages, etc ça a vraiment un impact même si on a une petite consommation et qu’on vit seul).
Pour terminer, je dirais juste que le plus difficile c’est de se lancer et qu’ensuite il n’y a pas de faux pas. Même si on n’aime pas le projet qu’on a choisi, même si ça se passe mal, ce n’est jamais (et j’insiste vraiment là-dessus) vain. Donc si toi aussi tu as envie, tu peux soit faire comme moi et rester proche de chez toi (il y a pleins de beaux projets en Europe et on oublie qu’il y a autant à découvrir que sur les autres continents) ou carrément te lancer à l’autre bout du monde si tu es du genre intrépide, quoi qu’il arrive même le regret d’avoir mal choisit un projet ne se regrettera pas.
Camille