En tant qu’Organisation de Jeunesse basée à Anderlecht dans le quartier du drame, JAVVA ne souhaitait pas continuer son travail comme si de rien n’était suite à la mort brutale d’Adil après une course poursuite avec la police le vendredi 10 avril.
« Ce n’est pas la première fois que des jeunes meurent dans de telles circonstances. Nous craignons que ces courses-poursuites dangereuses augmentent considérablement dans les semaines qui viennent. Fuir un contrôle par crainte d’une amende ne devrait jamais entraîner la mort. Et si certains jeunes sont prêts à prendre ce risque mortel face à un contrôle de police, cela nous interpelle face à la peur que notre police suscite. »
Extrait du texte évent facebook « Justice pour Adil »
Solidarcité asbl, organisation amie et voisine de JAVVA partage :
« Chaque années des jeunes Bruxellois nous relatent les injustices qu’il.elle.s vivent avec la police. Notamment dans les contrôles à outrance, mais aussi dans les actes violents, les intimidations … A maintes reprises, nous, les travailleurs sociaux, avons été témoins de ces stigmatisations opérées sur la voie publique durant des activités, devant les passants, les autres volontaires. Humiliations banalisées».
JAVVA se joint à l’indignation face à la tragédie d’Adil. Nous partageons le sentiment de nécessité de « surtout de ne pas banaliser ce qui s’est passé. Nous nous devons aussi de partager les points de vue des jeunes qui agissent en révolte. Car eux, on ne leur demande pas leur opinion. (…) On comprend qu’un jeune puisse fuir un contrôle policier par peur du traitement qu’il recevra. On peut comprendre que des jeunes du quartier entrent en révolte car la mort d’Adil est une tragédie, mais les contrôles, eux, sont quotidiens dans le quartier: « Ça aurait pu être nous! » disent-ils. » (extrait du témoignage vidéo de Solidarcité asbl)
Une semaine après le drame, l’enquête qui retrace les événements qui ont menés à la mort du jeune Adil a révélé que la version de la police est incorrecte.
Ce nouvel éclairage nous rappelle la réalité d’un racisme structurel présent dans notre société et auquel le milieu des forces de l’ordre n’échappe pas. Il nous rappelle l’importance que des enquêtes rigoureuses soient menées et qu’une justice impartiale puisse être appliquée.
Ces faits nous rappellent aussi et surtout à quel point, en toutes circonstances et devant toutes formes d’autorités, il est important de développer un sens critique face aux informations que nous recevons. Combattre le racisme pour vivre dans un monde plus solidaire cela commence ici, dans notre quartier :
– en faisant la lumière sur les circonstances du décès d’Adil,
– en témoignant de notre empathie à ses proches,
– en replaçant cet événement dans le cadre global dans lequel il prend place afin de mieux s’équiper pour lutter contre ces violences structurelles et, à l’avenir, éviter d’autres drames.
JAVVA envoie ses pensées à la famille et aux ami.e.s d’Adil. On appelle au dialogue, à l’écoute de ce que les jeunes ont à dire, à enfin les considérer comme des interlocuteurs-rices dignes d’attention. A JAVVA, aux côtés d’autres associations sur le terrain, nous voulons inviter cette jeunesse à renouer avec une fierté de soi et le développement de projets d’avenir pour qu’elle devienne actrice d’une société qu’elle a contribué à façonner !
Nous sommes confiné.e.s mais pas silencieux.euses ! Restons solidaires !
Vidéo du web média belge « Tout va bien »
Pour vous témoigner votre solidarité : « Justice pour Adil », cliquez ici.